L a SRR et les déplacements, au fil des ans.
Les premiers déplacements des rameurs de la SRR, pour participer à des régates à l’extérieur, étaient conditionnés par l’existence de liaisons ferroviairespour le transport des bateaux: Dinan, Laval et Nantes où les bateaux pouvaient aussi être acheminés par péniche. Jusqu’au début des années 1930, les bateaux, démontés, étaient arrimés sur un chariot en bois—construction maison— composé d’un cadre en bois, avec traverses surmonté d’un étage, ce qui permettait d’embarquer sur deux niveaux un quatre yole, un quatre outrigger et un skiff. Il était monté sur des roues en fer et conduit, à bras, jusqu’à la gare, pour être chargé sur un wagon plateforme, deux ou trois jours avant la régate. Arrivés sur place, également par le train, les rameurs conduisaient le chariot jusqu’au bassin de compétition. Au retour, par le trajet inverse (ceux qui témoignent sur cette époque se souviennent de la remontée depuis la Rance jusqu’à la gare de Dinan!), le chariot était ramené au garage et les embarcations immédiatement remontées.
La SRR doit la construction de sa première remorque attelable (avec coussinets en caoutchouc, coffre et bâchage) à un de ses membres, par ailleurs ingénieur, Jacques Perret, ce qui la plaça, en 1934, «en tête du progrès». Cette «voiture à bateaux» comme l’appela alors Ouest-Eclair (24-XII-1934), remise en état en 1947, était encore en service à la fin des années 1980! On y sanglait les bateaux avec de grosses courroies à boucles portant les initiales de la SRR imprimées dans le cuir. Elle pouvait être tractée par des voitures particulières comme celle du Dr. Patay fils ou des véhicules comme celui du marchand de glaces Lopez qui profitait du déplacement pour vendre sa marchandise. Par la suite, la location de cars à des entreprises de transport, comme Saint-Hénis, Jolivet ou les TIV, a permis d’acheminer les rameurs en même temps que le matériel qui était parfois arrimé sur le toit du car. Pour les déplacements de deux ou quatre rameurs aux championnats de France, à Mâcon en 1949 ou en 1955, par exemple, seuls les avirons étaient transportés sur le toit de la voiture d’un dirigeant, le bateau étant trouvé sur place.
Peu avant 1958, la SRR mit à exécution un projet évoqué dès 1947, mais abandonné faute de moyens financiers, en faisant l’acquisition d’un petit car de 12 à 15 personnes ( OF 27-XI-58), avec des sièges en cuir, qui à l’origine assurait le transport des villégiateurs à Deauville. Exercice 59-60: achat nouveau car: 2000. Exercice 63-64: vente car: 500. Pour la traction de la remorque, remplacée autour de 1980 par celle construite chez Morault, où figuraient sur les flancs les lettres SRR découpées dans le métal, la SRR fera l’acquisition d’un Break 504, puis d’un Jumper, ce qui n’empêchera pas les dirigeants, rameurs ou parents de rameurs de soumettre, pendant longtemps, leur véhicule personnel à cette rude épreuve, ni bien sûr d’assurer le transport des compétiteurs.
Aujourd’hui, alors que les déplacements peuvent se faire jusqu’à Gérardmer, Aiguebelette ou Venise, outre la remorque dédiée aux virus d’initiation, la SRR dispose d’une grande remorque à deux essieux («Franc») et d’une autre («Maret») à un essieu, de construction industrielle, lui permettant de transporter ses bateaux qui y sont désormais arrimés au moyen de sangles en propylène à rochet, et elle vient de faire (2015) l’acquisition d’un minibus Fiat Ducato.
JFB (mai 2016)