Né en 1928, à Toulouse, Robert Marrast a enseigné au Lycée de Garçons de Rennes, à la Sorbonne (où il fut directeur du “Teatro Español de la Sorbona”), à la Faculté des Lettres et Sciences humaines de Rennes, puis à Paris III et à l’université de Bordeaux III dont il était professeur émérite.

 Editeur avec François Lopez d’une anthologie de la  Poésie ibérique de combat (Oswald, 1966), il a permis la révélation d’un grand nombre d’inédits d’Antonio Machado, Miguel Hernández et surtout de Rafael Alberti dont il a, tout particulièrement, fait connaître le théâtre, comme  El Adefesio .

 Les recherches qu’il a menées sur  José de Espronceda en son temps: littérature, société, politique au temps du romantisme , ont débouché sur une thèse d’Etat soutenue en 1974 et traduite en espagnol en 1989. En 1963, il avait édité  L’Espagne des Lumières au Romantisme  de Manuel Núñez de Arenas, arrière-petit-fils d’Espronceda.

 Son intérêt pour le théâtre manifesté pour la première fois en 1957 avec  Miguel de Cervantes dramaturge et l’édition du  Cerco de Numancia (1961) et, par la suite, avec El teatre durant la guerra civil espanyola (1978), l’a amené à diriger l’édition du Théâtre espagnol des XVI e et XVII e siècles dans la Pléïade.

 Il est, par ailleurs, l’auteur de nombreuses éditions critiques et/ou bilingues de Cervantes, Calderón, Espronceda et Alberti. De ce dernier, il a publié de nombreux recueils de poésie ainsi qu’une grande partie de la dernière édition de ses œuvres complètes et contribué à faire connaître son œuvre peint. R. Marrast a d’ailleurs fait don de ses archives et de sa bibliothèque sur la “Generación del 27” à la Fondation Rafael Alberti.

 Premier traducteur en français de  Fortunata y Jacinta et de nombreux textes de Rafael Alberti, il a également contribué à faire connaître aux lecteurs français des œuvres de Juan et Luis Goytisolo, Pío Baroja, Valle-Inclán, Carlos Fuentes, Octavio Paz, Max Aub, Cabrera Infante, Cernuda ou Pere Gimferrer. Il a aussi traduit un grand nombre d’ouvrages espagnols sur l’art, notamment pour le Cercle d’art.

 En 2002, l’université d’Alicante l’avait fait Docteur Honoris Causa.

 Ceux et celles qui ont eu la chance de recevoir les leçons de Robert Marrast ou ont cotoyé ce chercheur et ce passeur passionné, pourront encore l’entendre sur devuelvemelavoz.ua.es/ intervenir à l’occasion de la présentation, en 1960, de  Noche helada de Joaquín Arderíus. 

 Robert Marrast est décédé le 7 décembre 2015.


JFB.